La solitude, un facteur majeur des pensées suicidaires chez les étudiants.
La pandémie de Covid-19 s’est accompagnée d’une dégradation de l’état de santé mentale des étudiants en particulier pendant les périodes de confinement. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports, nos chercheurs Mélissa Macalli, Shérazade Kinouani et Christophe Tzourio montrent que les étudiants ayant un sentiment élevé de solitude pendant la pandémie (27%) avaient 4 fois plus de risque d’avoir des pensées suicidaires.
L’isolement social imposé par la fermeture des universités et les cours à distance aurait directement contribué au sentiment de solitude des étudiants. Mais au-delà du contexte épidémique, ces résultats montrent que la solitude est un facteur de risque majeur dans la problématique suicidaire chez les étudiants, et que les stratégies de prévention du suicide doivent cibler la solitude (tutorat, initiatives solidaires, rencontres culturelles et sportives…).
Le projet Prisme pour améliorer la santé mentale des étudiants
Les scientifiques ont décidé d’aller plus loin et de lancer depuis cette rentrée le projet Prisme, financé par l’université et le rectorat. Ce projet, auquel vont participer 2000 étudiants bordelais, va permettre de réaliser un état des lieux précis et actuel de la santé mentale des étudiants. Grâce à cette véritable plateforme de projets, les chercheurs pourront tester des expérimentations de prévention du suicide construites avec les étudiants, et concevoir avec eux les actions les plus efficaces pour lutter contre la solitude à l’université.
Publication scientifique : Macalli, M., Kinouani, S., Texier, N. et al. Contribution of perceived loneliness to suicidal thoughts among French university students during the COVID-19 pandemic. Sci Rep 12, 16833 (2022). https://doi.org/10.1038/s41598-022-21288-z
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