Impact du confinement sur la consommation d’alcool
La fermeture des bars et les confinements successifs dus à la pandémie de Covid-19 au printemps 2020 ont eu d’importants effets sur le niveau de consommation d’alcool en France.
Encadrés par Shérazade Kinouani, nos chercheuses et chercheurs, Mélissa Macalli, Julie Arsandaux, Ilaria Montagni et Christophe Tzourio entre autres, se sont demandés si l’arrêt brutal d’interactions sociales au cours du 1er confinement avait davantage impacté les étudiants que les non étudiants et quelles étaient les caractéristiques spécifiques des étudiants déclarant une augmentation du mésusage d’alcool au cours de cette période singulière.
Les objectifs de cette étude menée en population française étaient de :
- comparer les changements auto-déclarés liés au mésusage d’alcool (consommation d’alcool et fréquence de l’alcoolisation ponctuelle importante ou binge drinking) au cours du premier confinement dû à la pandémie de Covid-19 du 17 mars au 10 mai 2020, parmi les étudiants et les non-étudiants français et de
- décrire les facteurs associés au mésusage d’alcool dans les deux sous-populations.
e-cohorte CONFINS et résultats
L’équipe de recherche s’est appuyée sur les données récoltées dans le cadre de l’étude CONFINS menée du 8 avril au 10 mai 2020 en stratifiant leurs analyses selon le statut étudiant.
Que ce soit parmi les étudiants ou les non étudiants, l’augmentation auto-déclarée de consommation d’alcool ou de binge drinking était moins fréquente que la diminution ou la stabilité des consommations.
Cependant, les facteurs de risques expliquant une augmentation de la consommation d’alcool différaient entre les étudiants (être âgés de plus de 25 ans, ne pas travailler ni étudier dans le domaine de la santé et avoir eu des idées suicidaires au cours de 7 derniers jours) et les non étudiants (avoir un trouble mental diagnostiqué).
Les facteurs de risque expliquant une augmentation de la fréquence du binge drinking étaient identiques dans les deux sous-groupes (être un fumeur de tabac avant le confinement et ne pas pratiquer d’activité physique au cours des 7 derniers jours), à l’exception des idées suicidaires, qui est un facteur de risque spécifiquement retrouvé chez les étudiants.
Les actions envisagées
Selon les chercheurs, ces résultats soulignent la vulnérabilité de certains étudiants français face au mésusage d’alcool et la nécessité de mettre en place son dépistage en le couplant à une surveillance de la santé mentale chez les étudiants.
Publication scientifique : Kinouani, S., Macalli, M., Arsandaux, J. et al. Factors related to increased alcohol misuse by students compared to non-students during the first Covid-19 lockdown in France: the Confins study. BMC Public Health 24, 646 (2024). https://doi.org/10.1186/s12889-024-18182-w
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EM
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