L’étudiant, une cible « compliquée »
Le projet Prisme, financé dans le cadre du projet ACT (Augmented university for Campus and world Transition) de l’université de Bordeaux, a pour objectif d’étudier la santé et le bien-être des étudiants et de tester des outils de prévention en santé mentale. Pour y parvenir, Prisme a besoin qu’au moins 2000 étudiants de toutes disciplines :
- répondent à un questionnaire en ligne afin de récolter des informations sur leur santé en général, leur santé mentale, leurs conditions et habitudes de vie (sport, sorties et consommations).
- consultent un bilan personnalisé de leur propre santé mentale.
- répondent à un questionnaire de suivi 6 mois plus tard.
Le challenge ? Convaincre 2000 étudiants minimum d’accepter de répondre à des questions dites « sensibles » sur leur santé pour faire avancer la recherche.
Pourquoi est-ce un challenge ? Parce que parler de soi, prendre le temps de répondre à un questionnaire (même court, ici 10 min) pour la recherche lorsqu’on a 18-20 ans et qu’on est hyper sollicité n’est pas évident. A cet âge-là (le début des études), les étudiants sont soumis à beaucoup de contraintes liées à une autonomie nouvelle, aux études, au logement, à la gestion du quotidien et à l’adaptation à ce nouveau mode de vie. Tout va très vite, les centres d’intérêts évoluent aussi rapidement et il n’y a pas beaucoup de place pour participer à une étude scientifique.
Un dispositif de recrutement performant
Malgré cette difficulté, l’équipe du projet Prisme a su en un temps record (6 mois) relever le défi d’obtenir 2000 participants soit 2000 questionnaires de santé dûment complétés.
Comment ? Pour convaincre les étudiants de participer à Prisme, il fallait tout d’abord les informer sur le projet, les rassurer sur les buts de l’étude, obtenir leur adhésion et leur donner envie de s’y engager. Le succès de ce recrutement repose sur une stratégie de communication globale menée par Elena Milesi, responsable communication du Lab :
- identité graphique forte,
- présence sur Internet (site vitrine et réseaux sociaux du Lab),
- travail de terrain avec Marie Desmares, coordinatrice des étudiants relais,
- présence dans les médias.
La communication de pair à pair est primordiale dans le processus de recrutement des participants. Portée par une équipe d’une quinzaine d’étudiants relais Prisme, elle a été largement déployée dès le lancement du projet. Engagés sous contrat étudiant, les étudiants relais ont pour principale mission de récolter le maximum d’adresses mail de potentiels participants afin de leur adresser un mail contenant le lien vers l’inscription au projet Prisme. En effet, il est préférable que le participant réponde au questionnaire Prisme au calme.
Pour cela, les actions des étudiants relais consistent en :
- tenir des stands lors d’évènements phares regroupant de nombreux étudiants,
- intervenir en amphi et en TD dans toutes les structures d’enseignement supérieur bordelais possible (universités, écoles) pour expliquer en 5 min en quoi consiste Prisme et la nécessité d’y participer,
- démarcher les groupes d’étudiants sur des lieux de passage stratégiques sur les campus et ailleurs.
Un recrutement réussi et des étudiants engagés !
Dès le début de la rentrée universitaire, l’équipe a mis en place des actions de communications fortes et s’est déployée sur le terrain, et ce, jusqu’à présent.
L’objectif des 2000 participants est atteint et c’est un réel succès !
Les étudiants sollicités sur le terrain et en ligne se montrent particulièrement concernés par le sujet de leur santé mentale. Une attitude nouvelle que l’équipe a pu noter notamment pour les jeunes hommes. En effet, certains membres de l’équipe étaient sur le terrain 10 ans plus tôt pour le recrutement de participants pour l’étude i-Share. Le sujet de la santé, et encore plus celui de la santé mentale, n’intéressait pas spécialement les étudiants à cette époque.
2 ans de pandémie accompagnée des confinements successifs ont changé la donne. Les étudiants sont toujours aussi engagés pour les causes qui les motivent mais ils sont conscients aujourd’hui de la nécessité de s’intéresser à la santé mentale, la leur et celle de leurs proches, et de développer la recherche sur le sujet. Ils comprennent aussi l’importance d’obtenir des informations chiffrées pour orienter les politiques publiques et produire des outils de prévention adaptés et efficaces pour pouvoir améliorer la santé mentale des étudiants.
Les premiers chiffres sur la santé mentale des étudiants
Les premières tendances sur l’état de santé mentale des étudiants se dessinent. Les données sont actuellement en train d’être exploitées pour effectuer un comparatif entre i-Share et Prisme.
Les premiers chiffres confirment une dégradation actuelle de la santé mentale des étudiants par rapport à la période pré-épidémique. Avec i-Share, avant le Covid, 26 % des étudiants se considéraient en dépression modérée à sévère. Le chiffre passe à 43% avec Prisme. 31% des étudiants rapportent des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois dans Prisme versus 22% dans i-Share.
Les premiers questionnaires de suivi à 6 mois sont accessibles depuis début mars. Ils vont permettre de mieux suivre la santé mentale des étudiants engagés dans Prisme.
Les inscriptions sont toujours ouvertes pour Prisme !
=> Pour participer : RDV sur prisme.fr et cliquez sur « JE PARTICIPE »
Toute l’équipe adresse un grand merci aux étudiants pour leur engagement pour la recherche sur la santé et le bien-être des étudiants !
EM